Pourchassé et traqué pour son identité : l’exil forcé d’un militant homosexuel camerounais

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Février 2023, Rogny Dimitri Djantou, jeune camerounais né en 1995 et militant des droits LGBT originaire de l’Ouest-Cameroun, a vu sa vie basculer. Traqué sans relâche par ses voisins et les forces de l’ordre dans son quartier de Brazzaville à Douala, Dimitri, homosexuel assumé, a été contraint de fuir son pays pour trouver refuge en Europe.

Derrière son apparence discrète, Djantou menait une lutte silencieuse mais déterminée pour les droits des personnes homosexuelles dans un pays où l’homophobie est institutionnalisée. À l’abri des regards, il organisait des actions de sensibilisation, soutenait ses pairs et plaidait pour une plus grande acceptation. Mais dans un climat de violence et de répression, cette mission est devenue un risque quotidien.

Ce mois de février 2023 sera le point de rupture. Dans son quartier de Brazzaville, les rumeurs sur sa sexualité ont commencé à circuler dangereusement. Très vite, il devient la cible de ses voisins, victimes de préjugés et de haine. Des menaces verbales, puis physiques, s’accumulent. Finalement, il échappe de justesse à une vindicte populaire orchestrée par ses voisins, qui s’étaient rassemblés devant son domicile, poussés par la haine et l’ignorance. La tension monte d’un cran lorsque la police, loin de le protéger, semble s’allier à ses persécuteurs. Une descente nocturne chez lui, alimentée par des dénonciations anonymes, signe l’urgence de son départ.

Avec l’aide d’un groupe d’amis,  Rogny Dimitri Djantou parvient à échapper à cette chasse à l’homme. Sa fuite, pleine de dangers, le conduit hors des frontières camerounaises jusqu’à l’Europe, où il espère trouver sécurité et paix. Comme de nombreux jeunes dans cette situation, il sait qu’un retour au Cameroun mettrait sa vie en grave danger, dans un environnement où la haine et la persécution restent omniprésentes.

Mais au-delà de la douleur, Dimitri garde l’espoir d’un avenir où il pourra continuer à défendre les droits des homosexuels, sans avoir à craindre pour sa vie.

Son histoire reflète celle de nombreux autres jeunes camerounais, pris au piège d’une société où leur existence même est un crime.

Notons que l’homosexualité est illégale au Cameroun, avec des lois criminalisant les relations entre personnes de même sexe. L’article 347 bis du Code pénal camerounais prévoit des peines allant jusqu’à cinq ans de prison et des amendes pour les personnes reconnues coupables d’actes homosexuels. Cette législation renforce un climat de stigmatisation sociale et de persécution envers la communauté LGBT. Les arrestations arbitraires et la violence homophobe sont fréquentes, souvent soutenues par une partie des autorités. Malgré les appels internationaux à réformer ces lois, le Cameroun continue de maintenir une position rigide contre l’homosexualité.

 


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