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Depuis juillet 2024, le Tchad fait face à des inondations d’une ampleur sans précédent, causées par des pluies torrentielles ayant fait déborder le fleuve Chari et son affluent, le Logone. À N’Djamena, la capitale, des quartiers entiers ont été submergés, plongeant des milliers de familles dans une situation désespérée.
Environ 4 000 personnes ont trouvé refuge dans le camp de déplacés de Chari-Baguirmi, situé dans le quartier de Toukra. Parmi elles, Gloria Nadgitssen raconte l’ampleur des pertes : « L’eau a tout détruit : le riz, l’argent, le gombo. Tout est dans l’eau. » Ce camp, censé offrir un répit aux sinistrés, est marqué par des conditions de vie précaires, exacerbant la vulnérabilité des habitants, notamment des femmes et des enfants.
Les inondations ont aggravé les risques pour les femmes et les jeunes filles, déjà en situation de précarité. Lucille Denembaye, sage-femme, témoigne : « Une femme de 27 ans, mère de cinq enfants, a vu sa maison s’effondrer. Contaminée par le VIH, elle est désormais sans abri ni ressources pour nourrir sa famille. » Ces récits tragiques illustrent une réalité dramatique pour de nombreuses femmes, privées d’accès aux soins de santé et aux ressources essentielles.
Le manque d’eau potable, d’abris et de nourriture expose les populations à des risques sanitaires majeurs. Les femmes enceintes, confrontées à des conditions insalubres, voient leur accouchement devenir dangereux, tandis que les mères souffrant de malnutrition ne peuvent plus nourrir leurs nouveau-nés. Cette crise humanitaire met en lumière les lacunes des infrastructures sanitaires et sociales du pays.
Selon le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), près de deux millions de personnes ont été gravement affectées par les inondations depuis juillet. Ce chiffre traduit l’ampleur de la crise et appelle à une mobilisation urgente de la communauté internationale pour venir en aide au Tchad.
Face à cette catastrophe, il est impératif d’intensifier les efforts pour fournir des secours d’urgence, notamment en matière d’alimentation, d’eau potable et de soins médicaux. Cette tragédie est un rappel poignant des impacts dévastateurs des changements climatiques, qui touchent de manière disproportionnée les populations les plus vulnérables.
Auréole TCHOUMI