Syrie : la chute de Damas, un coup dur pour l’influence iranienne

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Damas, dimanche 8 décembre 2024

La prise de Damas par des forces rebelles, composées en grande partie de factions islamistes radicales, redéfinit le paysage politique au Moyen-Orient. L’effondrement du régime de Bachar al-Assad, en place depuis 2000 et héritier de cinq décennies de pouvoir exercé par le parti Baas, constitue une perte stratégique majeure pour Téhéran, allié clé de Damas depuis des décennies.

Un « tyran » en fuite

Les rebelles ont proclamé leur contrôle sur la capitale syrienne après une offensive éclair qui a surpris les observateurs internationaux. Selon leurs déclarations, le président Assad aurait fui la ville, marquant la fin symbolique d’un règne marqué par une guerre civile dévastatrice.

Dans les rues de Damas, des foules en liesse ont célébré cette victoire en détruisant des monuments à la gloire du régime, notamment une statue du défunt Hafez al-Assad, père de Bachar et architecte du système autoritaire en place depuis 1971.

Téhéran perd un pilier régional

Pour l’Iran, la chute de Bachar al-Assad constitue un revers majeur. Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011, la République islamique a investi massivement en soutien logistique, militaire et financier au régime Assad, qu’elle considérait comme un allié stratégique dans sa lutte d’influence contre les États-Unis, Israël et les puissances sunnites comme l’Arabie saoudite.

La Syrie servait également de corridor crucial pour acheminer des armes et du soutien au Hezbollah, l’autre allié clé de Téhéran basé au Liban. Avec la prise de Damas par des factions rebelles hostiles à l’Iran, ce réseau de soutien est désormais menacé.

Un Moyen-Orient en mutation

La chute d’Assad pourrait également alimenter des tensions dans la région. Les alliés sunnites des rebelles, notamment la Turquie et certaines monarchies du Golfe, voient dans cet événement une victoire symbolique sur l’influence chiite représentée par l’Iran.

Cependant, les divisions internes au sein des rebelles, entre groupes islamistes radicaux et factions modérées, font craindre une nouvelle phase de chaos. Cette instabilité pourrait profiter à l’État islamique ou à d’autres groupes extrémistes, compliquant davantage la situation pour les acteurs régionaux et internationaux.

Un avenir incertain

Alors que l’Iran réfléchit à la manière de préserver son influence au Moyen-Orient, la chute de Damas marque la fin d’une époque pour la Syrie et un tournant majeur dans l’équilibre des forces régionales. La recomposition du pouvoir syrien, entre rivalités internes et ingérences étrangères, reste une énigme, et le pays pourrait encore connaître des années de turbulences avant de retrouver une stabilité durable.

Auréole TCHOUMI


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