Sciences Humaines et Sociales: et si  »l’École de Yaoundé » voyait enfin le jour?

Partagez cet article

Temps de lecture : 2 minutes

Le Professeur Laurent-Charles Boyomo Assala revient sur une avancée scientifique qui était à deux doigts de voir le jour au Cameroun.

Plongé dans la nostalgie d’un temps qui semble désormais lointain, le Sénateur revient sur un heureux épisode de l’évolution des Sciences Humaines et Sociales au Cameroun.

 »Outre que je me suis récusé de cette référence à relents megalomaniaques en considération la science à partir d’un point de modeste contribution sociale, je dirais que l’Ecole de Yaoundé était/ est un essai d’analyse qui aborde le discours sous trois angles : l’angle institutionnel, d’abord qui met l’accent sur la relation entre l’institution définie comme l’ensemble des formes et des structures qui orientent l’action et en définissent les règles d’interactions, l’angle des contenus qui construisent les habitus c’est-à-dire les systèmes de dispositions durables et transposables à travers les schèmes de comportement des agents qui les ont intériorisés; et l’angle des documents qui en portent témoignage et laissent traces historiques. Ceci implique de construire des liens d’intelligibilité dont l’histoire des disciplines et l’invention des professions ont contribué à structurer l’autonomie institutionnelle, disciplinaire et professionnelle notamment par la création distincte des disciplines scientifiques et des professions, la docimologie institutionnelle et ses règles, et l’invention du choix rationnel comme référence justificative des intérêts et des préférences individuelles et comme norme supérieure aux systèmes de symboles, des schémas cognitifs et des modèles moraux qui fournissent les cadres de signification des pratiques routinières intériorisées. En empruntant à l’interactionnisme symbolique (Goffman), au neo-institutionnalisme (Powell et DiMaggio, Hall et Taylor), la théorie avait pour ambition d’inviter à relire l’Ordre du discours de Foucault sous l’angle perturbant du constructivisme structuraliste de Bourdieu qui s’intéresse aux institutions qu’il aborde comme des champs sociaux à partir de leurs articulations avec les habitus . Le document est donc synonyme de ce que Foucault nomme l’archive, substance archéologique du savoir investie d’une triple mission : pouvoir attribuer aujourd’hui une signification au passé, constituer et documenter les archives et organiser lesdits savoirs à partir des observations de terrain . Vous pardonnez donc mon ancien étudiant Philippe Nganfeh qui m’a fait l’honneur du rappel mémoriel, même si l’assise institutionnelle manque à la poursuite de cette ambition intellectuelle et épistémologique par ma modeste personne. »

L’intérêt de cette publication répond à une question : Comment mobiliser des ressources humaines pour réaliser cet ambitieux projet, inédit dans les sciences sociales en Afrique Centrale?

Aux acteurs du domaine de se prononcer en priorité.


Partagez cet article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Lancer le chat
1
Besoin d'informations ?
Hello
Puis-je vous aider ?