Pratiques financières douteuses : Paul Atanga Nji suspend cinq ONG au Cameroun

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Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a frappé un grand coup en ordonnant la suspension immédiate de cinq ONG camerounaises, accusées de pratiques financières irrégulières. Parmi les organisations ciblées figurent des poids lourds de la société civile, notamment le Réseau d’Organisation de Défense de l’Homme en Afrique Centrale (REDHAC) 1 & 2, Reach Out Cameroun, Nanje Foundation INC, et l’Association Charitable Socioculturelle (ACS).

Dans une série d’arrêtés datés du 6 décembre 2024, le ministre a évoqué de graves manquements de la part de ces entités, notamment l’incapacité de justifier l’origine et l’utilisation des fonds reçus, ainsi que l’absence des autorisations administratives requises pour opérer sur le territoire camerounais. Selon les autorités, ces ONG auraient mis en place des montages financiers douteux, détectés grâce à des enquêtes approfondies menées par l’Agence Nationale de Lutte contre la Criminalité Financière (ANIF) et d’autres organismes de régulation.

Les investigations ont révélé des irrégularités financières estimées à environ 16 milliards de francs CFA sur les deux dernières années. Ces fonds, d’origine parfois non déclarée, auraient été utilisés de manière contraire aux engagements déclarés par ces organisations.

Le ministère de l’Administration territoriale a également chargé les gouverneurs et préfets d’appliquer rigoureusement cette suspension. Ils devront non seulement surveiller les activités des ONG dans leurs juridictions respectives, mais aussi signaler tout manquement aux nouvelles directives.

Cette décision suscite déjà des réactions diverses au sein de la société civile et des organisations internationales. Tandis que certains saluent une volonté de transparence et de lutte contre la criminalité financière, d’autres dénoncent une atteinte à la liberté d’association et craignent un durcissement des restrictions sur les ONG au Cameroun.

Pour l’heure, les entités suspendues disposent de peu de recours, cette mesure étant présentée comme définitive, sauf réexamen éventuel par les autorités compétentes. Cette affaire met en lumière les défis croissants liés à la régulation des flux financiers au sein du secteur associatif, tout en posant des questions sur la place de ces organisations dans un climat politique tendu.

Auréole TCHOUMI


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