Yaoundé, le 2 juin 2025 – La capitale camerounaise s’apprête à franchir un cap décisif dans la modernisation de ses transports publics. Le ministère de l’Habitat et du Développement urbain vient de lancer un appel à manifestation d’intérêt en vue de recruter des experts pour réaliser une étude stratégique sur les mobilités urbaines. Objectif : dessiner les contours d’un système de transport intégré, mêlant Bus à Haut Niveau de Service (BRT) et train de banlieue.
Le projet, porté par la ministre Célestine Ketcha Courtès, bénéficie du soutien financier de la Suède à travers SwedFund International AB, bras financier du gouvernement suédois pour le développement durable. Ce fonds, par l’accord conclu avec les autorités camerounaises en mai 2024, a débloqué une enveloppe de 10 millions de couronnes suédoises, soit environ 603 millions FCFA, pour soutenir cette initiative.
La mission confiée au futur cabinet d’études consistera à analyser la dynamique actuelle des déplacements dans la ville et à formuler des propositions concrètes pour améliorer la fluidité du trafic. Une attention particulière sera portée aux liaisons entre le centre-ville et les zones périphériques, telles que Ngoumou à l’ouest et Obala au nord, où s’établit une population en constante croissance en quête d’un meilleur cadre de vie.
L’étude devra définir les trajets optimaux pour le BRT et le train suburbain, tout en tenant compte de l’intégration avec les bus traditionnels. Le succès du projet dépendra en effet d’une interconnexion efficace entre les différents modes de transport, afin d’assurer une transition fluide pour les usagers.
Outre les tracés, le rapport attendu devra aussi inclure des éléments techniques et opérationnels : estimation de la fréquentation, planification des horaires, exigences en matière d’infrastructures, localisation des stations, politique tarifaire, dispositifs d’information pour les passagers et feuille de route pour la mise en œuvre.
Yaoundé, qui compte aujourd’hui plus de 4 millions d’habitants, souffre d’un système de transport désorganisé, hérité d’années de sous-investissement et de solutions de fortune. Depuis la disparition de la Société nationale des transports urbains dans les années 1990, les tentatives de réforme ont laissé la place à une montée en puissance du secteur informel, avec un essor des motos-taxis et une explosion du nombre de véhicules particuliers. Résultat : embouteillages chroniques, stress quotidien, pollution et insécurité routière.
Auréole TCHOUMI