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Le Burkina Faso vient d’accomplir une performance remarquable sur la scène continentale, en se hissant à la première place en Afrique de l’Ouest et à la deuxième au niveau africain dans le classement mondial 2024 de l’Open Data Inventory (ODIN), une évaluation menée par l’organisation Open Data Watch. Ce classement prestigieux mesure la qualité des systèmes statistiques nationaux à travers deux critères essentiels : l’ouverture des données et la couverture des thématiques statistiques.
Avec un score impressionnant de 77 sur 100, le Burkina Faso surpasse des pays considérés comme des poids lourds en matière de développement numérique et statistique, tels que la Côte d’Ivoire et le Nigeria. Ce résultat témoigne des efforts constants déployés par les institutions burkinabè pour renforcer la transparence, la disponibilité et l’accessibilité des données publiques, indispensables à une gouvernance efficace et à une planification fondée sur des faits.
Adama Nabayaogo, administrateur principal d’Open Data Burkina Faso, attribue cette réussite à la volonté du pays d’élargir la couverture thématique de ses données tout en garantissant leur libre accès à travers des plateformes officielles performantes. Cette démarche ambitieuse, amorcée depuis plusieurs années, s’est concrétisée notamment par la mise en ligne d’une plateforme Open Data opérationnelle depuis 2016, grâce à un partenariat fructueux avec la Banque africaine de développement (BAD).
Pour Toubou Dipama, directeur général de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), cette reconnaissance internationale consacre le professionnalisme des équipes burkinabè et la vision à long terme adoptée par le pays. Il affirme que ce succès n’est qu’une étape, et que l’objectif désormais est d’intégrer le top 15 mondial en matière d’open data. Pour ce faire, l’INSD prévoit de renforcer la collecte et la diffusion de données dans des domaines sociaux cruciaux comme la pauvreté, les revenus, la criminalité, la justice ou encore les établissements d’hébergement.
Le système statistique national burkinabè compte poursuivre sa dynamique en investissant dans la formation continue des agents et en consolidant les liens avec les structures sectorielles afin de garantir une meilleure coordination des efforts. Les utilisateurs, qu’ils soient chercheurs, journalistes, décideurs politiques ou citoyens, peuvent d’ores et déjà consulter une mine d’informations sur les sites de l’INSD, du Conseil national de la statistique (CNS) et de la plateforme Open Data Burkina Faso.
Alors que le pays a récemment quitté la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), cette avancée statistique constitue un signal fort sur sa capacité à se démarquer par la rigueur, l’innovation et l’engagement dans les réformes structurelles. Une démonstration éclatante que, malgré les défis, le Burkina Faso trace avec détermination la voie vers un développement fondé sur les données et la transparence.
Auréole TCHOUMI