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Depuis 1978, une vingtaine de glissements de terrain ont été recensés au Cameroun, et plus de la moitié se sont produits sur les hautes terres de l’Ouest. Ce phénomène s’explique par le relief accidenté de la région, une forte pluviométrie, des sols jeunes et une densité de couverture végétale relativement faible. Ces faits ont été rappelés lors des 8èmes journées scientifiques à Bafoussam, où les chercheurs se sont penchés sur les solutions préventives à mettre en place pour limiter ces catastrophes naturelles.
Les souvenirs des glissements de terrain de Gouaché, Fokoué, Foreké-Dschang, Foumban, et des nombreuses inondations qui ont frappé la région restent vifs dans les mémoires. Les experts ont déjà répertorié les zones à risque, un travail de longue haleine mené en collaboration avec l’Institut de cartographie et le Conseil régional de l’Ouest.
Lors de la leçon inaugurale de ces journées scientifiques, le cas des doubles éboulements de la falaise de Dschang a particulièrement retenu l’attention. La construction d’une route à forte inclinaison et la création de talus ont contribué à fragiliser la colline. Une pluviométrie élevée a ensuite précipité un glissement de grande ampleur, révélant l’urgence de repenser la gestion des infrastructures dans des zones aussi sensibles.
Les chercheurs, convaincus que la science est l’unique moyen de mieux comprendre ces phénomènes naturels, plaident pour une synergie accrue entre la recherche scientifique et les autorités publiques. Au-delà des présentations académiques, une tribune d’exposition a été érigée à l’esplanade de la délégation régionale de la recherche scientifique de l’Ouest, offrant aux jeunes entrepreneurs une opportunité de mettre en avant leurs produits issus d’un savoir-faire local. Ces innovations, fruits d’un travail « made in Cameroon », montrent la voie vers une approche durable et résiliente face aux défis imposés par les aléas naturels.
Leclerc Tsakem