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Après trois semaines de silence inquiétant, l’ancien ministre des Mines du Gabon, Hervé Patrick Opiangah (HPO), est réapparu dans une vidéo publiée le 14 décembre 2024. Porté disparu depuis le 22 novembre, après avoir ignoré une convocation de la police judiciaire, il a choisi de s’exprimer pour se défendre des accusations graves portées contre lui, notamment une tentative « d’atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ».
Dans une vidéo de près de 20 minutes diffusée sur la page Facebook du journaliste en exil Jonas Moulenda, HPO, visiblement changé avec une barbe hirsute et un simple tee-shirt blanc, s’est adressé directement aux Gabonais. L’homme d’affaires influent, réputé proche de l’ancien président Ali Bongo, justifie son silence par des « raisons de sécurité ». « Je n’ai pas fui. Il fallait que j’observe une période de silence, d’observation », affirme-t-il.
Les déclarations d’Hervé Patrick Opiangah interviennent après une sortie médiatique du procureur de la République, Bruno Obiang Mve. Ce dernier a révélé que des perquisitions menées au domicile de l’ancien ministre et chez ses proches avaient permis la découverte d’une somme importante de 179 645 449 FCFA et de documents jugés « susceptibles d’atteinte à la sûreté de l’État ». HPO qualifie ces accusations de « mensonges » et dénonce une manipulation orchestrée contre lui.
HPO ne cache pas sa proximité passée avec le président de la transition, Brice Oligui Nguema, au pouvoir depuis le coup d’État du 30 août 2023. Dans son intervention, il l’appelle à calmer les tensions : « J’invite le chef de l’État à œuvrer pour qu’il y ait une accalmie dans cette affaire. » Par ailleurs, il rejette fermement les accusations de viol et de séquestration qui pèsent également contre lui.
Cette affaire intervient dans un contexte politique tendu, où les autorités de transition cherchent à consolider leur pouvoir et à marquer une rupture avec les pratiques de l’ancien régime. La disparition de HPO, suivie de cette réapparition explosive, suscite de nombreuses interrogations sur les dessous de cette affaire, mêlant accusations judiciaires, enjeux politiques et sécuritaires.
Le Gabon suit désormais de près cette affaire complexe, où l’ancien ministre devra affronter la justice tout en luttant pour rétablir son image ternie.
Auréole TCHOUMI