Dématérialisation fiscale au Cameroun : Cabral Libii dénonce un système à bout de souffle

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Cameroun : Cabral Libii Fustige la Défaillance de la Dématérialisation Fiscale et Exige des Réformes Profondes

Face au nouveau report de la date limite de déclaration de l’impôt sur le revenu, le député Cabral Libii, président du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN), a vivement critiqué l’amateurisme entourant la mise en place de la dématérialisation fiscale au Cameroun. Dans une déclaration ferme, il a dénoncé les difficultés persistantes rencontrées par les contribuables sur la plateforme de la Direction Générale des Impôts (DGI), appelant à une refonte totale du système.

Une plateforme saturée et inefficace

Initialement fixée au 30 juin 2024, la date butoir a été repoussée à plusieurs reprises jusqu’au 9 décembre 2024. Selon le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, cette prorogation s’explique par des problèmes techniques liés à un afflux massif de connexions sur la plateforme de déclaration en ligne. Cependant, pour Cabral Libii, ces justifications ne masquent pas l’évidence : le système de dématérialisation fiscal est inadéquat et mal conçu.

L’élu a mis en lumière les difficultés rencontrées par les contribuables : lenteur d’accès, formulaires impossibles à remplir et interruptions répétées des services. « Les pages de connexion de la DGI n’offrent pas un service de qualité. Elles s’ouvrent difficilement et, lorsqu’elles y parviennent, chaque étape devient une galère interminable », a-t-il dénoncé.

Un appel à des réformes urgentes

Cabral Libii a exhorté le gouvernement à se doter d’une infrastructure informatique robuste, capable de gérer efficacement les quelque 245 775 contribuables professionnels actifs recensés à la fin de 2023. Il a souligné que l’incapacité du système à accueillir moins de 500 000 usagers est incompréhensible à l’ère du numérique, comparant cette inefficacité aux services offerts par des géants comme Google ou Yahoo, qui gèrent des millions de connexions simultanément sans faillir.

L’élu a également insisté sur la nécessité d’un système inviolable, à l’abri de toute manipulation interne douteuse. « La dématérialisation fiscale ne doit pas être une façade, mais un mécanisme solide et intègre, assurant transparence et efficacité », a-t-il martelé.

Questions de fond et remise en cause de la gouvernance

Au-delà des critiques techniques, Cabral Libii a soulevé des questions plus larges sur la gouvernance fiscale au Cameroun. Il s’est interrogé sur la difficulté pour les contribuables à déclarer et payer leurs impôts, tout en rappelant les nombreuses interactions douteuses que la dématérialisation était censée éliminer. « Le contribuable doit-il souffrir autant pour accomplir son devoir fiscal ? », s’est-il indigné.

Enfin, il a dénoncé l’absence d’application de l’article 66 de la Constitution, qui impose aux membres du gouvernement de déclarer leurs biens, ainsi que l’inaction concernant la taxation des signes extérieurs de richesse. « Quand le gouvernement gabegique appliquera-t-il ces lois pour que les profiteurs de la prévarication soient rattrapés ? », a-t-il lancé, dans un plaidoyer appelant à plus de justice fiscale et de responsabilité de la part des dirigeants.

La sortie de Cabral Libii illustre une frustration croissante chez les contribuables camerounais face aux dysfonctionnements récurrents du système fiscal numérique. Ce nouveau report, loin d’apaiser les tensions, accentue les interrogations sur la capacité du gouvernement à mener des réformes structurelles efficaces. L’appel du député à des réformes profondes résonne comme un cri d’alarme pour un système fiscal en quête d’efficacité et de transparence.

Auréole Tchoumi


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