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Deux jours après la chute du gouvernement Michel Barnier, censuré par l’Assemblée nationale, Édouard Philippe, ancien Premier ministre et président du parti Horizons, a tiré la sonnette d’alarme sur BFMTV. Selon lui, la France n’est « pas très loin d’une crise de régime ». Le maire du Havre dénonce une instabilité politique croissante et une remise en cause du fonctionnement institutionnel de la Ve République.
Invité ce vendredi sur BFMTV, Édouard Philippe n’a pas mâché ses mots. « La Ve République, telle qu’elle a été conçue pour garantir la stabilité et permettre des avancées, est aujourd’hui quasiment remise en cause », a-t-il déclaré. Pour l’ancien locataire de Matignon, cette situation est lourde de conséquences sur la gouvernance et la capacité du pays à faire face à ses défis.
« La capacité à voir à long terme a quasiment disparu. Le régime des partis est en train de revenir », a-t-il ajouté, dénonçant un retour à un système où les majorités fragmentées et les alliances de circonstance dictent l’agenda politique, au détriment de la stabilité gouvernementale.
Cette crise institutionnelle s’est cristallisée mercredi lorsque l’Assemblée nationale a censuré le gouvernement de Michel Barnier, entraînant la chute de ce dernier après seulement trois mois à la tête du pays. Ce revers résulte de l’alliance inattendue entre les députés du Nouveau Front populaire et ceux de l’extrême droite, qui ont uni leurs forces pour voter en faveur de la censure.
Édouard Philippe a également souligné que cette instabilité politique s’accompagne d’une fragilité économique inquiétante. « Notre situation financière et budgétaire nous place dans une fragilité dangereuse », a-t-il averti.
Face à cette crise, Emmanuel Macron a pris la parole jeudi soir pour annoncer la nomination prochaine d’un nouveau Premier ministre. « Dans les prochains jours », a-t-il promis, sans donner plus de détails sur le profil ou les orientations du futur chef du gouvernement.
Pour Édouard Philippe, cette crise souligne l’urgence de repenser le fonctionnement de la Ve République. « Ce n’est pas simplement une question de majorité, c’est une question de confiance dans nos institutions et de leur capacité à répondre aux attentes des Français », a-t-il conclu.
Alors que les spéculations vont bon train sur l’identité du prochain Premier ministre, les Français observent avec appréhension cette période de turbulences politiques et institutionnelles, qui pourrait marquer un tournant dans l’histoire de la République.
Auréole Tchoumi