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La communauté académique camerounaise traverse une période de turbulences marquée par des critiques acerbes sur la qualité des diplômes et la rigueur scientifique au sein des universités. Cette crise, dénoncée par de nombreux acteurs, soulève des inquiétudes quant à l’avenir du système éducatif du pays.
Leopold Dassi, analyste invité sur Bnews1, n’a pas mâché ses mots en dénonçant ce qu’il qualifie de dérive académique. Selon lui, l’obtention de diplômes, en particulier les doctorats, est devenue un processus dévalorisé, au point de friser la caricature. Il pointe du doigt une multiplication de cas où des professionnels acquièrent rapidement des titres universitaires, souvent sans travail de recherche substantiel.
Cette situation, corroborée par de multiples témoignages, reflète une problématique plus vaste. Les critiques soulignent l’émergence de parcours académiques expéditifs, où des doctorats sont obtenus sans rigueur scientifique. Plus alarmant encore, certains hauts responsables, dont des ministres, voient la validité de leurs diplômes remise en question, mettant en lumière une crise systémique.
La qualité des publications scientifiques produites au Cameroun est également au cœur des débats. Des travaux jugés insuffisants et des démonstrations académiques relayées sur les réseaux sociaux suscitent scepticisme et moqueries. Cette inflation de titres sans substance menace de ternir la réputation intellectuelle du pays, tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Face à ce constat accablant, les appels à une réforme urgente se multiplient. Les universités camerounaises sont sommées de revoir leurs standards, de renforcer les processus de validation des recherches et d’assurer un suivi rigoureux de la qualité académique. Restaurer l’excellence universitaire est désormais un impératif, non seulement pour préserver la crédibilité du système éducatif, mais aussi pour garantir que les générations futures puissent s’appuyer sur une base solide et compétitive.
Le Cameroun, réputé pour sa tradition intellectuelle et ses penseurs éminents, se trouve aujourd’hui à un tournant. La mise en place de réformes ambitieuses pourrait redonner à ses universités la place qu’elles méritent dans le paysage académique africain et mondial.
Auréole TCHOUMI