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Dans le département du Kupe-Muanenguba, région du Sud-Ouest, un chantier d’envergure prend forme au rythme soutenu des équipes du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR). Il s’agit de la construction en régie de la route nationale RO702, sur un linéaire de 53 kilomètres entre Bangem et Nguti, dans une zone jusqu’ici enclavée et marquée par des défis sécuritaires. Malgré les contraintes, l’adhésion des populations locales apporte un soutien crucial à la progression des travaux.
Piloté en collaboration étroite avec une task-force technique mise en place par le Ministre des Travaux Publics, le projet avance de manière méthodique. Au 12 mai 2025, les études topographiques et géotechniques ont déjà été menées sur les dix premiers kilomètres. Les résultats des échantillons prélevés sont actuellement en cours d’analyse en laboratoire, étape indispensable pour la qualité de l’infrastructure à venir.
Sur le terrain, les travaux visibles traduisent un engagement ferme. La mise en œuvre de la couche de fondation est en cours entre les points kilométriques 0+900 et 4+250, tandis que la base vie implantée au PK 4+000 affiche un taux de réalisation de 80 %. Par ailleurs, des terrassements sont réalisés entre le PK 0+500 et le PK 8+000, accompagnés de la construction d’un important dalot de 3 x 2 x 19 mètres linéaires au PK 0+893, destiné à faciliter l’écoulement des eaux en période de pluies.
Le BIR procède également à des déblais mis en dépôt sur plus de 7 kilomètres, ainsi qu’à des travaux d’assainissement, notamment la création de fossés maçonnés et d’exutoires entre les PK 0+893 et 4+000. Ces réalisations contribuent à la pérennité de la route et à la protection de l’ouvrage contre l’érosion.
Pour la suite, les perspectives s’annoncent ambitieuses. Il est prévu de poursuivre les études topographiques et géotechniques sur le reste du tracé, d’ouvrir intégralement la voie sur l’ensemble du linéaire, et de renforcer l’approvisionnement en granulats nécessaires à la mise en œuvre de la couche de base.
Toutefois, certains défis ralentissent le rythme. L’ouverture d’un tracé totalement nouveau représente un obstacle logistique majeur, entravant parfois la mobilité des équipes sur le terrain. S’ajoutent à cela la nécessité d’identifier des plantations et habitations affectées, ainsi que l’absence d’un laboratoire géotechnique sur site, obligeant au transport des échantillons vers d’autres localités.
Sur le plan financier, l’État affiche sa détermination. À ce jour, le Ministère des Travaux Publics a engagé une enveloppe de 10 milliards de francs CFA pour la réalisation de ce projet stratégique. Plus qu’une route, la Bangem–Nguti incarne une volonté de désenclaver une région au potentiel considérable, et de jeter les bases d’un développement inclusif porté par l’infrastructure et la résilience des communautés.
Auréole TCHOUMI