Les marées humaines en période de campagne électorale ne sont jamais synonymes de victoire dans les urnes, dans aucun pays au monde. Elles traduisent une ferveur, une émotion, une mobilisation ponctuelle, mais jamais une stratégie gagnante à elles seules. Une élection présidentielle ne s’improvise pas en deux semaines de meetings bruyants et colorés. Elle est le fruit d’une longue et rigoureuse préparation qui commence dès la prestation de serment du Président élu lors de la précédente élection.
Une véritable conquête électorale repose sur la patience et la méthode : la construction progressive d’un maillage territorial, l’implantation durable de relais politiques, et la capacité à défendre ses positions dans près de 25 000 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du territoire national. Ce n’est ni une loterie, ni un jeu de hasard, ni même la chance des sondages qui décide d’un scrutin présidentiel. C’est la persévérance organisationnelle et la capacité à incarner un projet qui fait la différence.
Ce que fait Tchiroma aujourd’hui n’est que la répétition de ce que d’autres ont déjà tenté avant lui : l’UPC en 1997 avec Hogbe Nlend, le SDF en 2004 puis en 2011 avec Fru Ndi, ou encore le PCRN et le MRC en 2018 avec Libii et Kamto. Tous ont rempli des stades, rassemblé des foules, suscité des espoirs… mais les résultats électoraux n’ont pas suivi ces élans populaires. Rien de nouveau sous le soleil.
En politique, la victoire ne se décrète pas dans la rue ni sur les places publiques. Et ça, President Paul Biya l’a compris depuis les années 70.
Spécialiste en Communication Publique