Célébration de la 39e Journée mondiale de l’habitat : Bafoussam, carrefour des réflexions pour l’avenir urbain du Cameroun

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Bafoussam, 1er juillet 2025 – La ville de Bafoussam, capitale de la région de l’Ouest, a été le théâtre d’un événement d’envergure nationale en accueillant la 39e édition de la Journée mondiale de l’habitat. À cette occasion, autorités administratives, experts urbains, diplomates, partenaires internationaux et populations se sont réunis pour penser le devenir des villes camerounaises dans un contexte de crises urbaines croissantes.

C’est dans une ambiance conviviale et citoyenne qu’a été lancée cette semaine de célébration par une marche sportive inaugurale à travers les artères principales de la ville. En tête de file : Madame Célestine Ketcha Courtès, Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, accompagnée du gratin administratif de la région de l’Ouest, du Représentant résident de l’OMS au Cameroun, de plusieurs chefs de mission diplomatique et de centaines de citoyens mobilisés pour l’occasion.

Cette marche n’était pas qu’un simple exercice sportif. À plusieurs étapes du parcours, la Ministre Ketcha Courtès a marqué des temps d’arrêt pour sensibiliser les populations sur les défis qui plombent l’épanouissement urbain : insalubrité, désordre urbain, constructions anarchiques, gestion désorganisée des espaces publics, entre autres. Dans un geste symbolique fort, elle a procédé à la plantation d’arbres au lieu-dit “Total d’en bas”, marquant ainsi la volonté de redonner souffle et verdure à la ville.

Sous le thème mondial décliné à l’échelle nationale : « Innover et agir localement face aux crises urbaines ; pour une gestion durable et participative en faveur du développement du Cameroun », la semaine sera marquée par des échanges entre experts, universitaires, responsables communaux et acteurs de la société civile. Objectif : proposer des solutions concrètes et durables face aux multiples crises urbaines qui affectent les métropoles camerounaises.

La ministre a rappelé, lors d’un point de presse tenu à l’issue de cette première journée, l’urgence de se mobiliser collectivement pour endiguer l’anarchie urbaine : prolifération de marchés spontanés, emplacements de chargement désordonnés, occupation illégale des zones à risques. Elle a appelé les médias, les élus locaux et les citoyens à s’approprier ces défis pour bâtir des villes viables, résilientes et humaines.

La célébration n’a pas occulté les douloureux souvenirs du drame de Gouaché survenu en 2019, où un glissement de terrain avait emporté la vie d’une cinquantaine de personnes installées sur un flanc de colline instable. Malgré les efforts du super-maire de Bafoussam pour déguerpir les zones à risques, de nombreuses habitations continuent de pousser dans les collines, marquées des croix de Saint-André, en dépit des communiqués réguliers du gouverneur lors de chaque début de saison pluvieuse. Une situation préoccupante que cette semaine de réflexion devra impérativement aborder avec sérieux et lucidité.

Comme chaque année depuis six ans, le ministère a également lancé la campagne nationale d’hygiène et de salubrité baptisée “Concours Villes Propres”. Dix communes, championnes régionales en matière de propreté, s’affrontent désormais pour décrocher la première place nationale. L’an dernier, la commune d’Ebolowa 2e s’était illustrée en remportant ce prix prestigieux. Le verdict est attendu le 7 juillet prochain, et promet d’encourager les collectivités à redoubler d’efforts en matière d’entretien urbain et de gestion des déchets.

Grâce à la vision du Chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, la ville de Bafoussam s’est dotée d’une voirie moderne qui rehausse son image et son attractivité. Mais ces avancées infrastructurelles doivent désormais s’accompagner d’un changement de comportements et d’une gouvernance participative afin de prévenir les crises urbaines futures.

La célébration de la Journée mondiale de l’habitat 2025 à Bafoussam est donc bien plus qu’un événement cérémonial : c’est une véritable interpellation collective. Il s’agit de prendre conscience des réalités urbaines, de s’engager pour des villes plus sûres, plus propres et plus humaines. Le Cameroun tout entier est désormais tourné vers les propositions qui émergeront de cette semaine, dans l’espoir de bâtir un futur urbain harmonieux, à l’image des aspirations de ses citoyens.

Leclerc TSAKEM


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