Calvaire et Exil de DJANTOU YONGNA Rogny Dimitri : Un jeune Camerounais forcé à fuir son Pays

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DJANTOU YONGNA Rogny Dimitri, un jeune Camerounais né en 1995, est depuis deux ans en cavale, contraint de fuir son pays pour échapper à une arrestation arbitraire. Son crime ? Avoir hébergé fin 2022 deux jeunes accusés d’homosexualité, une accusation souvent synonyme de persécution dans un Cameroun où l’homophobie reste fortement ancrée.

Cette affaire, qui prend des allures de tragédie moderne, a éclaté au cœur d’une société où l’homosexualité est non seulement criminalisée mais également condamnée par une large frange de la population. Certains pays d’Afrique, dont le Cameroun, continuent de traquer ceux soupçonnés de pratiques homosexuelles. DJANTOU YONGNA, pourtant étranger à cette cause, se trouve pris au piège d’un engrenage de violence et d’intolérance depuis février 2023, date de sa fuite vers l’étranger.

L’histoire de DJANTOU bascule lorsqu’il offre temporairement refuge en décembre 2022 à deux amis accusés d’homosexualité par leurs voisins. Ce geste, qu’il considérait comme un simple acte d’hospitalité et d’amitié, va rapidement devenir le point de départ d’un cauchemar. Les rumeurs enflent rapidement, et les forces de l’ordre, promptes à sévir contre toute suspicion d’homosexualité, se mettent à sa recherche. Accusé de « complicité » par l’intermédiaire de son hébergement, DJANTOU devient une cible pour les autorités et la société.

Les premières menaces arrivent sous forme d’appels anonymes, suivies de visites inquiétantes de policiers et de pressions de voisins. DJANTOU, conscient du sort réservé à ceux qui sont arrêtés pour des motifs similaires, sait qu’il n’a d’autre choix que de fuir. Ce climat d’hostilité et de terreur ne laisse aucune place à la défense de ses droits ou à un quelconque espoir de justice. Le jeune homme décide alors de quitter son pays, abandonnant derrière lui sa famille, ses amis et ses projets de vie.

Aujourd’hui, DJANTOU se retrouve depuis deux ans dans un pays étranger, sans statut, sans ressources et sans aucun soutien officiel. Le jeune homme doit non seulement affronter les épreuves d’un exil forcé, mais aussi tenter de reconstruire sa vie loin de tout ce qu’il connaît. « Je n’avais jamais imaginé que je serais contraint de fuir ainsi », confie-t-il, la voix tremblante. « Tout ce que j’ai fait, c’est aider deux amis dans le besoin. Et pour ça, je deviens un criminel. »

Cette situation tragique illustre la violence institutionnelle et sociale à laquelle sont confrontées les personnes accusées, directement ou indirectement, de transgresser les normes morales de la société camerounaise. Alors que de nombreux pays font des pas vers la dépénalisation de l’homosexualité, des milliers de Camerounais vivent encore dans la peur constante d’être traqués pour leur orientation sexuelle, réelle ou présumée, ou simplement pour avoir aidé ceux qui en sont accusés.

L’affaire de DJANTOU YONGNA Rogny Dimitri met en lumière l’urgence de revoir les lois répressives au Cameroun, mais aussi la nécessité pour la communauté internationale de protéger les personnes menacées par ces régimes oppressifs. Les organisations de défense des droits humains appellent à une mobilisation pour soutenir les victimes de cette criminalisation injuste.

Pour DJANTOU, l’avenir reste incertain. Il aspire désormais à obtenir l’asile dans un pays où il pourra vivre en sécurité et en paix, loin des persécutions dont il est la cible dans son propre pays. Mais son rêve d’une vie normale semble encore lointain, tant il est marqué par la violence de l’exil et la crainte perpétuelle de l’arrestation.

Dans un monde qui aspire à plus de justice et de tolérance, l’histoire de DJANTOU YONGNA Rogny Dimitri est un rappel douloureux que la lutte pour les droits humains est loin d’être terminée.

 

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Au Cameroun, l’homosexualité est criminalisée sous l’article 347-1 du Code pénal, qui prévoit des peines de six mois à cinq ans d’emprisonnement et des amendes pour « actes sexuels entre personnes de même sexe ». Cette loi, régulièrement dénoncée par les ONG internationales, continue de justifier de nombreuses arrestations, souvent basées sur de simples rumeurs.


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