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Damas, dimanche 8 décembre 2024
Après cinq décennies de domination par la famille Assad, le régime syrien a vacillé sous les coups d’une offensive décisive menée par des groupes rebelles, parmi lesquels des factions islamistes radicales. Ce dimanche 8 décembre 2024 marque une date historique avec la chute du président Bachar al-Assad, au pouvoir depuis 2000, et la fin d’un règne sans partage initié par son père, Hafez al-Assad, en 1971.
La « libération » de Damas
Damas, la capitale syrienne, est désormais sous le contrôle des forces rebelles qui ont déclaré la ville « libérée ». Des scènes de liesse ont envahi le centre de la ville, où des manifestants ont renversé une statue de Hafez al-Assad, symbole de la mainmise familiale sur le pays. Des dizaines de personnes se sont rassemblées pour piétiner la statue en signe de rupture avec un demi-siècle de régime autoritaire.
L’offensive éclair, déclenchée il y a quelques semaines, a balayé les dernières lignes de défense du régime, surprenant les observateurs internationaux par sa rapidité et son intensité. Des bâtiments gouvernementaux stratégiques sont tombés l’un après l’autre, contraignant les troupes loyales au président à battre en retraite.
Une Syrie à l’aube de l’inconnu
La chute de Bachar al-Assad plonge la Syrie dans une ère d’incertitude. Les groupes rebelles, bien qu’unis dans leur opposition au régime, sont profondément divisés sur leurs visions respectives pour l’avenir du pays. Des tensions entre factions laïques et islamistes pourraient éclater à tout moment, laissant craindre une nouvelle phase de violences.
Sur le plan international, cette évolution redessine la carte géopolitique de la région. Les puissances étrangères, qui avaient soutenu différentes parties dans le conflit, ajustent leurs stratégies face à la nouvelle donne.
Un bilan tragique
La guerre civile syrienne, déclenchée en 2011 à la suite des manifestations du Printemps arabe, a fait des centaines de milliers de morts et déplacé des millions de personnes. La chute du régime Assad représente une victoire pour certains, mais elle souligne également le prix exorbitant payé par la population civile.
Alors que les drapeaux des rebelles flottent sur Damas, l’avenir du pays demeure plus incertain que jamais. Le départ de Bachar al-Assad met fin à un chapitre sombre de l’histoire syrienne, mais le chemin vers la stabilité et la paix semble encore long et semé d’embûches.
Auréole TCHOUMI